L’étude géotechnique est souvent négligée, soit pour des questions budgétaires, soit parce que l’on ignore son importance ou parce que l’on se persuade que le terrain acheté est déjà « parfait ». Or, les maisons fondées sans ces préconisations s’exposent à des risques d’instabilité et de fissures.
Ce genre d’étude informe le propriétaire sur les spécificités du terrain qu’il a acquis ainsi que sa constructibilité. En d’autres mots, une étude de sol évalue la faisabilité et la viabilité de tout projet de construction et détecte tous les risques auxquels il s’expose. Ainsi, si vous avez fait l’acquisition d’un terrain sur lequel vous comptez faire construire une maison individuelle, découvrez au cours de cet article le type d’étude géotechnique que vous devez absolument faire réaliser.
Construction de maison : optez pour l’étude de sol G2
Une fois le terrain constructible acquis, le propriétaire doit opter pour l’étude géotechnique de conception G2, l’étude préalable G1 ayant déjà été réalisée par le vendeur comme l’exige la loi Elan. S’appuyant sur des prestations d’ingénierie et d’investigations, cette étude a pour objectif d’évaluer la nature ainsi que le comportement du sol sur lequel le projet de construction s’opérera. C’est elle qui va donc assurer la solidité, la fiabilité et la pérennité de l’ouvrage. Autrement dit, elle définit la conception de la future maison, de même que ses fondations.
Cependant, bien que l’étude de sol G2 doive être réalisée aux frais exclusifs du maître d’ouvrage, sa mise en œuvre ne lui revient en aucun cas. À moins d’être du métier, il doit laisser un géotechnicien expérimenté s’en charger. Il n’a qu’à se rendre sur le site du professionnel de son choix afin de demander un devis pour son étude de sol et de passer commande. Un ingénieur analyse ensuite la commande avant de la valider et fixer le rendez-vous.
La norme NFP 94-500 scinde l’étude géotechnique G2 en trois phases, à savoir :
La phase d’avant-projet ou G2 AVP
Comme l’indique son nom, cette étude géotechnique se réalise au stade de l’avant-projet de la maîtrise d’œuvre afin de garantir une assise homogène et résistante de la construction. Ce diagnostic crucial informe le maître d’ouvrage sur chaque hypothèse technique qui doit être prise en compte au stade de l’avant-projet.
À tout cela s’ajoutent les principes de constructions qui s’adaptent le mieux au terrain : soutènements, fondations, terrassements, assises des dallages et voiries, talus et pentes, améliorations du sol… L’étude G2 AVP fournit par ailleurs une ébauche dimensionnelle du projet de construction et permet par conséquent au maître d’ouvrage d’avoir une première approche des quantités.
La phase projet ou G2 PRO
S’opérant au stade de la maîtrise d’œuvre, ce diagnostic tient compte des évolutions du projet, depuis sa conceptualisation à sa validation. Il précise les choix constructifs de l’ouvrage, de même que ses dimensionnements définitifs.
La phase DCE/ACT ou G2 DCE/ACT
Son objectif est la finalisation du DCE (Document de Consultation des Entreprises) et l’accompagnement du maître d’ouvrage dans l’établissement les contrats de travaux avec le(s) entrepreneurs chargé(s) de construire l’ouvrage.
Qu’est-ce qui différencie l’étude de sol G2 des missions G1 ?
En vertu de l’article 68 de loi Elan, les vendeurs d’un terrain constructible sont dans l’obligation d’annexer à la promesse de vente ou à l’acte authentique une étude géotechnique G1. La norme NFP 94-500 la décompose en deux phases complémentaires et indissociables :
- la phase étude de site ou G1 ES : lors de cette étape, le géotechnicien identifie les caractéristiques du terrain à construire sur plusieurs mètres de profondeur et les risques géologiques qui y sont inhérents,
- la phase Principes Généraux de construction ou G1 PGC : durant cette étape, le géotechnicien formule les premières hypothèses géotechniques du projet avec une première projection de la future construction, tout en cherchant à réduire au maximum les impacts des risques détectés dans le cadre de la G1 ES.
L’étude G1 (à la charge du vendeur) permet l’exposition des premiers modèles géologiques d’un terrain et la formulation d’hypothèses géotechniques. Ce diagnostic fournit en plus une première approche dans la détermination des risques géologiques majeurs. Cependant, elle ne peut à elle seule définir exactement un projet. Et pour cause, elle ne comprend aucune ébauche dimensionnelle et se révèle insuffisante, raison pour laquelle on la considère comme une étude préalable. C’est l’étude géotechnique de conception G2 (à la charge de l’acheteur) qui permet de l’approfondir, de garantir la qualification du projet de construction et d’en maîtriser tous les risques.
En bref, les études G1 et G2 doivent toujours agir en synergie, que vous souhaitiez faire construire une maison individuelle ou une extension. Les terrains peuvent bien entendu recéler des risques divers qui ne sont identifiables qu’au terme de ces deux diagnostics. C’est pourquoi la loi Elan les a rendus obligatoires depuis le 1er octobre 2020.