Avec la crise sanitaire et le développement du télétravail, le marché de l’immobilier a été considérablement impacté. Les centres-villes n’ont plus la cote. Les pavillons en périphérie et les résidences secondaires connaissent un véritable engouement. Explications.
Les résidences secondaires ont la cote
Pont-l’Evêque, en plein cœur du Pays d’Auge, en Normandie. Pascale 45 ans, cadre dans le secteur bancaire est posée dans son canapé de sa maison normande. Elle déguste un verre de jus de fruit et profite de sa nouvelle vie. En effet, elle vient d’acquérir une résidence secondaire. Elle passe la moitié de sa semaine en Normandie. Elle a pu franchir le pas grâce au télétravail. En effet, grâce à cette souplesse, elle peut gérer son travail depuis son domicile. Elle opte donc pour ce nouvel environnement et cette qualité de vie.
Elle a donc fait une simulation pour un crédit, puis rencontré son conseiller bancaire. Elle a pu voir quelle était sa capacité d’emprunt. Elle a pu s’offrir une maison traditionnelle à colombage et elle est très satisfaite de ce nouvel investissement. Elle peut venir de Courbevoie, là où se trouve sa résidence principale, en seulement deux heures. « Je suis très heureuse d’avoir acheté cette maison, explique la quarantenaire, la campagne est sublime et je ne suis qu’à quelques kilomètres de mer. Je peux aller en fin de journée me poser sur la plage à Deauville. J’ai aussi dégusté des fruits de mer à Trouville, c’est très appréciable ».
Pour rentabiliser leur investissement, certains investisseurs décident de louer une partie de l’année leur bien. Il faut dire qu’acheter une maison secondaire occasionne des frais :
- électricité ;
- box internet ;
- taxes ;
- impôts.
Aujourd’hui, en quelques clics, il est possible de mettre en ligne une annonce sur une plateforme comme Abritel ou Airbnb. Ces sites sont très suivis et il est possible de générer de l’argent grâce à ce dispositif. Il faut juste prévoir une personne pour faire le ménage et pour accueillir les locataires. Ces locations sont de plus en plus prisées, car elles permettent de se sentir comme dans une maison de campagne. C’est ce qui fait la réussite de ce modèle.
Le littoral Atlantique connaît une flambée des prix
Comme Pascale, d’autres particuliers se sont orientés vers les résidences secondaires. C’est le cas en Vendée. A Angles, par exemple, à quelques kilomètres du littoral Atlantique. Ce petit bourg a vu sa population augmenter, ces dernières années. De nombreux Parisiens et Lyonnais ont décidé d’acheter une petite maison. Il existe une vraie qualité de vie sur place. Résultat ? « Les prix ont augmenté de 10 % sur un an. C’est considérable ! Les maisons qui sont mises en vente partent très vite. Les délais de vente sont très courts. En ce moment, la côte Atlantique est très plébiscitée », explique un agent immobilier qui travaille sur ce secteur. A quelques kilomètres, on peut se rendre dans la station balnéaire de la Tranche-sur-mer. La station balnéaire compte de nombreux commerces dans le centre-ville qui fonctionnent très bien en saison. On compte de nombreux restaurants, un centre dédié à la voile. Des liaisons permettent de se rendre à l’île de Ré qui est juste en face. De nombreux projets immobiliers se sont montés à la Tranche-sur-Mer. Les citadins qui font du télétravail sont de plus en plus nombreux. Ils passent une partie de la semaine sur la cote. Il est possible d’aller sur la plage et se profiter des sports de glisse.
La banlieue parisienne devient attractive
Bagnolet, dans une maison des années 1950, Samuel, un professeur de 47 ans, corrige ses copies sur une table posée dans un petit carré de jardin. Quelques mois auparavant, il vivait dans un appartement de 50 m2 en plein 11e arrondissement de Paris. « J’aimais beaucoup le quartier, mais la taille de mon apparentement était devenue vraiment trop juste avec mon fils. Ma femme ne supportait plus de ne pas avoir d’espace extérieur », explique l’enseignant en dégustant un expresso. Il a acquis cette maison de 100 m2 dans le centre de Bagnolet pour 512 000 €. « Le centre de Bagnolet a beaucoup changé. Des travaux de rénovation ont été effectué et c’est très agréable », souligne Samuel. On trouve aussi de nombreux commerces de proximité : boulangerie, boucherie… La ville possède aussi un cinéma : le Cin’Hoche qui propose des séances à 6 € en plein tarif. C’est moitié moins chère que dans la capitale. Autre avantage de la ville de Bagnolet, sa proximité avec Paris et des axes de communication :
- le tramway ;
- l’autoroute A3 ;
- le boulevard périphérique.
Par ailleurs, il existe plusieurs parcs dans lesquels, il est possible de se balader ou de jouer au football. La ville de Bagnolet est donc en phase de gentrification. Les prix de l’immobilier ont donc tendance à augmenter.
Les appartements parisiens ont perdu de leur attrait
Ces derniers mois, l’euphorie parisienne n’est plus au rendez-vous. En effet, avant la crise sanitaire les studios et les deux pièces se louaient ou se vendaient rapidement. Là, le délai a augmenté. Les prix sont aussi à la baisse. Les investisseurs ont tendance à délaisser Paris. D’autant plus que les personnes qui sont en télétravail se rendent compte que vivre dans la capitale n’est plus forcément indispensable. Toutefois, Paris garde une certaine attractivité grâce à ses nombreux lieux de loisirs :
- théâtres ;
- cinémas ;
- musées ;
- restaurants.
Dans la perspective des Jeux Olympiques qui se tiendront à Paris, en 2024, la ville pourrait retrouver une forme d’attractivité. La ville est en phase de rénovation. Le but de la Mairie de Paris est de diminuer la place de la voiture dans la ville. Ainsi de nombreuses places de parking ont été supprimées et le prix de stationnement a augmenté. Les panneaux de signalisations pour les véhicules ont été retirés. Par ailleurs, des pistes cyclables ont été aménagées. La ville a aussi décidé de rembourser les cartes d’abonnement pour les transports en commun pour les mineurs qui vivent à Paris.